Tenir la Promesse
Contenue
dans l'Initiative Renforcée en Faveur des PPTE
À lui
seul, l'allégement de la dette, aussi généreux soit-il, ne peut garantir
la solvabilité financière, la croissance économique à long terme et le
développement social. La bonne gouvernance, de nouveaux emprunts prudents
et une saine gestion de la dette par les pays pauvres très endettés (PPTE),
de même que le financement responsable pratiqué par les créanciers, sont
également des éléments essentiels du cadre des politiques requis pour
atteindre ces objectifs.
L'Initiative
renforcée en faveur des pays pauvres très endettés, lancée à la suite
du Sommet de Cologne en 1999, est un important mécanisme de réduction
de la dette. Jusqu'ici, 26 pays ont eu droit à un allégement de leur dette
en vertu de cette initiative. Dans l'ensemble, l'allégement dont bénéficient
ces pays s'élève à 40 milliards de dollars américains (valeur actuelle
nette), ce qui représente près des deux tiers du total de leur dette.
On s'attend à ce qu'il y ait jusqu'à 37 pays qui puissent éventuellement
profiter d'un allégement aux termes de l'Initiative.
Ces chiffres
sont très encourageants, mais certains facteurs peuvent faire en sorte
que l'Initiative n'arrive pas à fournir l'allégement promis :
-
ce
ne sont pas tous les créanciers qui ont convenu d'alléger la dette
des PPTE;
-
on
n'a pas réuni la totalité des ressources financières requises aux
fins de l'Initiative;
-
en
raison du ralentissement de la croissance et de la baisse des prix
à l'exportation des produits de base, certains pays risquent de
demeurer aux prises avec un niveau insoutenable d'endettement, même
après avoir franchi toutes les étapes du processus.
Dans
le cadre de nos discussions, nous avons convenu de prendre les mesures
nécessaires pour remédier à ces trois problèmes.
A.
Participation de tous les Créanciers
De manière
à disposer de données sur la participation de tous les créanciers, nous
avons convenu de demander au Fonds monétaire international (FMI) et à
la Banque mondiale :
- d'inclure dans
les examens de la facilité pour la réduction de la pauvreté et la
croissance et les documents relatifs à l'achèvement des étapes du
processus des PPTE des renseignements plus détaillés sur le taux de
réussite de chaque pays à obtenir un traitement comparable;
- d'afficher sur
leur site Web des renseignements détaillés sur la participation des
créanciers ou sur les raisons que ceux-ci invoquent pour expliquer
leur non-participation.
Nous
demanderons au FMI et à la Banque mondiale de continuer à collaborer avec
les institutions de développement régionales et multilatérales de plus
petite envergure dans le but de favoriser leur participation à l'Initiative.
Nous écrirons en outre aux conseils d'administration des institutions
qui n'ont pas encore pris l'engagement d'y participer pleinement pour
leur demander de le faire sans plus tarder. De plus, nous encouragerons
les institutions multilatérales qui tardent à offrir un allégement de
la dette à accélérer leurs efforts
Étant
donné l'importance que revêt la participation des créanciers commerciaux,
nous avons convenu de demander à la Banque mondiale et au FMI de préparer
un rapport exhaustif sur les recours juridiques pris par les créanciers
non participants, y compris les créanciers commerciaux, à l'encontre de
PPTE ainsi que sur la possibilité qu'ont ces derniers d'obtenir une aide
technique en vue de régler les différends. Nous avons en outre convenu
de demander au FMI et à la Banque mondiale de continuer à encourager les
créanciers bilatéraux à ne pas céder leurs créances sur les PPTE sur le
marché secondaire de la dette.
En ce
qui concerne les créanciers bilatéraux officiels non membres du Club de
Paris, nous demanderons au FMI et à la Banque mondiale d'encourager les
créanciers membres de ces deux organismes à participer pleinement à l'Initiative
en faveur des PPTE, surtout les créanciers relativement bien nantis dont
la valeur des créances est assez élevée.
De plus,
nous exhorterons le FMI à déterminer la participation des pays créanciers
à l'Initiative préalablement à tout rééchelonnement de la dette au niveau
du Club de Paris. Nous demanderons également au président du Club de Paris
d'envisager d'inviter, au cas par cas, des créanciers officiels non membres
à participer à ses négociations avec les PPTE, selon le principe que ces
créanciers adhéreront à un consensus satisfaisant et se conformeront aux
principes du Club de Paris.
Nous
avons convenu de demander au FMI et à la Banque mondiale de déterminer
si la participation à l'Initiative en faveur des PPTE peut être l'un des
éléments abordés dans les rapports établis aux termes de l'article IV
ainsi que dans d'autres documents de la Banque et du Fonds.
Nous
étudierons des moyens de communiquer avec les créanciers non membres du
FMI et de la Banque mondiale afin de les inciter à participer à l'Initiative.
B.
Réunir la Totalité des Ressources Financières requises aux Fins de l'Initiative
en Faveur des PPTE
Conscients
que le sous-financement de l'Initiative peut empêcher d'accéder à un niveau
soutenable d'endettement, nous nous engageons à tenter de régler ce problème
de concert avec d'autres pays donateurs et les institutions financières
internationales (IFI).
Nous
demanderons en outre aux banques multilatérales de développement de poursuivre
leurs efforts en vue de trouver des ressources internes pouvant être affectées
au financement de l'Initiative en faveur des PPTE.
C.
Viabilité de la Dette
au Point d'Achèvement du Processus
Nous
demanderons au FMI et à la Banque mondiale de veiller à ce que l'examen
exhaustif du degré de viabilité de la dette effectué en prévision des
assemblées annuelles comprenne une évaluation des méthodes de mesure de
l'aide additionnelle requise au point d'achèvement ainsi que du montant
de cette aide. Nous nous sommes engagés à coordonner nos efforts avec
les autres pays donateurs et des IFI pour nous assurer que les ressources
financières nécessaires sont réunies.
À l'avenir,
les IFI doivent s'assurer que les prévisions relatives à la viabilité
de la dette soient fondées sur des hypothèses prudentes concernant la
croissance et les exportations.
Enfin,
nous nous sommes entendus sur la nécessité pour les donateurs bilatéraux
d'envisager de recourir principalement à des subventions pendant une période
prolongée pour financer les PPTE, y compris ceux qui ont su redresser
leur situation, et de veiller à ne pas appuyer les dépenses improductives.
Nous demanderons également aux fonds multilatéraux de développement, qui
sont bien souvent les principaux créanciers des PPTE, de recourir judicieusement
aux subventions pour aider ces pays, y compris ceux qui ont franchi toutes
les étapes de l'Initiative.
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